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" A R - J E N T I L E Z "
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21 février 2010

Les algues, un univers à découvrir...

Les algues et Ar Jentilez, une longue histoire..

Les flambarts goémoniers du trégor étaient des bateaux de travail utilisés pour la récolte du goémon (fucus, ascophyllum, laminaires (?)).

Ces goémons étaient essentiellement destinés à l'amendement des terres agricoles. Ils étaient également, après séchage et brulage, destiné à la production de pain de soude utilisés dans l'industrie verrière (fondant pour abaisser le point de fusion de la silice) ou dans l'industrie pharmaceutique (production d'iode et de la fameuse teinture éponyme).

Les membres de l'association, ont déjà eu dans le passé, l'occasion de faire renaitre ces scénographies de la récolte et du déchargement à l'échouage du goémon.

Certains s'en souviennent encore surtout a cause du caractère indiscutable de compostabilité et méthanization du dit goémon...;-))

1999_goemoniers

Un autre aspect du champ d'utilisation des algues concerne l'alimentation humaine.

La consommation des algues reste anecdotique en France alors que c'est une pratique très répandue en Asie où l'algoculture (permettant un approvisionnement régulier) est très développée.

L'estran des côtes de Bretagne nord est pourtant particulièrement riche en champ algal. Mais l'algue n'est pas ancrée dans notre culture culinaire. Elle aurait, au contraire, communément une image négative associée au phénomène des marées vertes qui la rangerait plutôt dans la catégorie des polluants que de celle des comestibles de choix.

Cette image négative liée à une méconnaissance de ces plantes est injustifiée car les algues bénéficient d'atouts indéniables sur le plan nutritionnel.

Plusieurs organismes travaillent d'ailleurs activement à la valorisation des algues tel que le CEVA (Centre de Valorisation des Algues) à Pleubian ou la station de biologie marine de Roscoff.

Il n'est donc pas étonnant de voir l'émergence de plusieurs entreprises artisanales dans le domaine du conditionnement et de la commercialisation des algues alimentaires sauvages ou cultivées (wakamé) autour de ces pôles de compétence qui bénéficie au demeurant des champs algaux particulièrement riches (région roscovite, sillon du talbert).

Plus près de notre port d'attache, on peut penser que le plateaux rocheux du nord de l'ile aux moines (7 iles) est également un site remarquable en la matière.

2005_06_jp_C_aux_lichens

L'exploration de cette zone pourrait faire l'objet d'une sortie à thème « découverte des algues alimentaires » un W.E de vives-eaux pour le début de la saison 2010. Avis aux planificateurs...

Parmi les centaines d'espèces présentent sur les côtes de Bretagne, seules 12 espèces ont reçu une autorisation de commercialisation.

Pour commencer la présentation des algues alimentaires, je vous propose de découvrir dans cet article, une algue facilement reconnaissable et d' une consommation aisée même pour les plus septiques quant à la nature comestible des algues.

Cette algue est connu sous la dénomination: haricot de mer ou également spaghetti de mer.

Son petit nom scientifique est : Himanthalia elongata

Cette algue est de la classe des Chrysobiontes (algue brune).

Pour rappel, les algues sont classées par les botanistes selon leurs couleurs.

  • Les algues bleues (Cyanobiontes). Il s'agit d'algues microscopiques. La spiruline (micro -algue d'eau douce) est la plus connue.

  • Les algues rouges (Rhodobiontes). Cette classe regroupe le lichen carrageen (chondrus) , les gélidium (agar-agar), la dulse, ..

  • Les algues vertes (Chlorobiontes). Cette classes regroupe les ulves et les entéromorphes. Les fameuses algues des marées  « vertes » qui sont pourtant parfaitement comestible (avant leur décomposition ...)

  • Les algues brunes (Chrysobiontes). Cette classe regroupe les laminaires, la Ouessanne ou wakamé, l'ascophyllum, les fucus et notre fameux haricot de mer.

_Himanthalia_dessin

Planche montrant la croissance de l'algue.

Le haricot de mer forme une ceinture bien distincte sur l'estran. Souvent associé au lichen carrageen, il prend place sur le substrat rocheux au niveau de la basse mer de vives-eaux moyennes (coeff 80-90), juste au-dessus des laminaires (tali). Il ne craint pas des sites exposés.

DSCN4632

La reconnaissance du haricot de mer est aisée. Il est fixé au substrat par un petit pédoncule surmonté par un disque de 2 à 3 cm de diamètre. Le disque porte 2 lanières étroites qui se dichotomisent (se séparent en deux) progressivement pour atteindre, en fin de croissance, 2 à 3 mètres de long !.

DSCN4630

DSCN4631

A l'approche de l'été, les lanières se couvrent de taches brunâtres qui correspondent aux orifices des conceptacles. L'espèce est dioïque, les plants sont mâles ou femelles.

DSCN4634

Les haricots de mer se récoltent à la faucille (professionnels), avec un couteau ou même à la main par pincement lorsque la plante est jeune. La récolte se fait de préférence au printemps avant l'apparition des conceptacles. Plus la plante est jeune, plus elle est tendre.

DSCN4646

En cette mi-Février, la pousse débute à peine et les plantes sont extrêmement tendres. Pour conserver les algues, il est possible de les saumurer. Elle peuvent alors se conserver au frais pendant plusieurs mois!.

Après dessalage, la cuisson se fait à l'eau bouillante (20 minutes). Elles prennent une superbe couleur verte rappelant un haricot extra-fin.

DSCN4647

Elles s'utilisent comme légume en accompagnement de poisson par exemple.

Une expérience originale pour vos convives....

haricot_nutri

Qualités nutritionnelles du haricot de mer (source – société algaïa)

Au-delà de ces qualités nutritionnelles en terme d'oligo-élément et de vitamines, il semblerait que cette algues auraient également des vertus aphrodisiaques.

L'himanthale était utilisée à cette fin par les peuplades du Trégor et du Leon, et particulièrement sur l'ile de Batz comme le montre ce document d'archive.

num_risation1

(sources : expédition ethnographique du commandant Cousteau)

article posté par Algo-phil.

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Commentaires
M
@ Jean-Paul, je me disais aussi que je le connaissais ce gars-là !!!!!!!!!!!!! Un air de ressemblance avec un certain Thomas aussi !
J
Une piste à l'interrogation de ML, le mystérieux aborigène de l'Ile de Batz ne serait-il pas un certain PYD...
M
Qui est donc le mystérieux explorateur de l'expédition Cousteau ?????!!!
J
La deuxième photo de l’article d’ « Algo-phil » remonte à 2005 lors d’une sortie commune Ar Jentiles- 7 Iles 2000, relative au témoignage des derniers goémoniers des Sept Iles, à savoir le couple Sénan de l’Ile de Batz. Ceux-ci ont exercé leur dur métier jusqu’au début des années 90 (à confirmer, Camille ?), récoltant le fameux « goémon blanc » sur tout l’estran de l’Ile aux Moines, de Bono et de l’Ile Plate.<br /> Sur les conseils avertis de Loulou, notre collecte de l’époque fut en particulier utilisé à la réalisation du traditionnel flan de pioka, qui malheureusement n’eut guère de succès.<br /> « Algo-phil » nous apportera peut-être une recette miracle lors d’une de ces prochaines rubriques.
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