LA SAGA DE L'ETE 2008

1ère Epoque : le convoyage vers Brest

1er jour : 10 juillet 2008  Ploumanac'h - Brignogan

Le départ prévu le 9  n'a pu avoir lieu du fait d'une météo défavorable. Mais les conditions s'étant améliorées quelque peu (!!!), l'équipage motivé a pris la mer jeudi matin, avec l'objectif d'arriver à Brignogan le soir. Pierre-Yves, capitaine en chef, et son second Philippe ont mené, dans une mer peu sympathique, Flora, Jean-Paul, Michel et Jean-Yves au moteur jusqu'à bon port. Nous avons fait route avec Tan i rer, le bateau de Pierrick, avec Joëlle sa femme et Claude à bord. Que du moteur, ma bonne dame, bout au vent force 5. Pas drôle mais on ne peut pas commander la météo. De plus, "Qui trop écoute la météo passe son temps au bistro" !!! Ceci n'a pas empêché JP de pêcher du maquereau qui nous a fait un bon repas le soir.

Arrivée à Brignogan : JP, M et JY débarquent, Rozenn et Denis ont rallié le port en voiture et montent à bord. Un chouette sort a été fait aux maquereaux puis extinction des feux.

2ème jour : 11 juillet 2008 Brignogan - Aber Wrac'h

Debouts de bon matin et en pleine forme, nous avons passé la matinée à faite du matelotage.

Denis, après une longue absence, a retouvé sa place préférée : vigie, en tête de mât.

Il a pu nous donner des infos sur le vent (ça tangue, encore un bon force 5, avec rafales), vent qui, malicieusement, a fait tomber une clef à molette  du seau sur l'équipage. On ne peut pas faire confiance au vent !

Nous avons appareillé à 12 h 05 précises, sous taillevent avec 2 ris et le petit foc, départ sans moteur, uniquement à la voile. Belle manoeuvre, les amis, Jentilez a répondu présent, et est parti à 6,5 voire 7 noeuds, du port de Brignogan. Nous avons doublé Tan i rer, et piqué vers le large. Une journée entière de navigation sous voile, sans moteur, en tirant des bords vu la direction du vent, plein ouest comme la veille. Au fur et à mesure de la journée, nous avons pu hisser la misaine avec un ris, puis en enlever un dans le taillevent, puis larguer celui de la misaine et celui du taillevent et enfin lenvoyer le grand foc de 20,5 m2, le nouveau fabriqué par Anne Renault et reçu mardi dernier. Inauguration, vous entendez les trompettes ? Pierre-Yves a tenu à photographier l'ensemble, nous l'avons donc largué dans l'annexe, à 15 mètres de bout du bateau.

Reviens Pierre-Yves, on est bien aussi à bord !!!

Qu'il est beau le bateau !

Arrivée à l'Aber Wrac'h sous voiles, entrée au port sous les applaudissements d'autres équipages, puis accostage au ponton.

Belle journée, ma foi, tout le monde est heureux. Nous avons fait les galettes, l'équipage mourait de faim. Puis une bonne nuit réparatrice pour attaquer le ...

3ème jour : Aber Wrac'h - Brest

Nous avons accueilli à bord Erwann, Klervi et Guirec, qui en ont profité pour nous apporter des denrées fraîches.

Après avoir entré les waypoints et avoir tracé la route, aussi bien sur la table traçante que sur la carte, nous voilà de nouveau partis. Nav tranquille alors que la météo annonçait force 5. Mais "Qui trop écoute ..." etc. Pendant cette nav tranquille, cours de matelotage : surliures, épissures et fourrages n'ont plus de secrets pour nos jeunes matelots ! Notre pédagogue en chef a bien transmis son savoir ... et ses histoires.

Après avoir passé le Petit Minou à 22 h 30, nous avons trouvé plus raisonnable de mettre le moteur pour rejoindre Brest avant le lendemain matin !!! Arrivés dans la rade, nous avons dû attendre la fin de l'armada pour pouvoir rejoindre notre place : bassin n° 2, à couple ... de 4 bateaux d'Yvon Clochet : Le Grand Léjon, La Sainte Jeanne, La Pauline, l'Enez Koalen. Belle brochette ! Mais avec tout ça, il était plus de minuit ! Nous voici donc à la fin de notre première époque.

2ème époque : Brest

4ème jour : 13 juillet Rade de Brest

Petite sortie dans la rade, accompagnés du Pen Duick. Marie TABARLY était debout sur la baume, mais le bateau gitait tellement  qu'on aurait pu croire qu'elle était couchée.  Nous sommes arrivés dans cette fête immense où nous sommes admirés pour un rien, pris en photo même quand on fait la vaisselle. Prestige du bateau oblige. C'est une place très agréable, qui n'a rien à voir avec notre vie habituelle. Nous sommes admirés, nous en bas sur  l'eau, les gens sur le quai parce que nous réalisons notre rêve et leur en apportons une part, et cette position est privilégiée, sans autre privilège que de les regarder d'en bas sur notre bateau.

5ème jour : 14 juillet Rade de Brest

Après avoir fait un petit tour dans la Penfeld, où nous avons accueilli Tifenn et son copain musicien, nouvelle sortie dans la rade de Brest, avec pour objectif de faire sauter l'Ile Longue : mais non, même pas cap'. Ceci dit, nous nous en sommes approchés et les marines ont su, de leur sourire, nous faire comprendre que nous devions nous éloigner.  Au retour, Flora a appris à godiller avec Claude. Première leçon difficile, mais le déclic s'est produit et nous avons une nouvelle godilleuse de prestige. D'ailleurs, ceci lui a donné une liberté absolue !!! Nous cherchons souvent l'annexe !!!

6ème jour : 15 juillet en rade à Brest

Relâche !!! Mais super : Pierrot et son groupe "Sous le vent des iles" ont embarqué : ils cherchaient un endroit où chanter, alors bienvenue sur Ar Jentilez. Ils ont commencé à chanter. Une barque de "Mamies en costumes" s'est mise à couple et tout ce beau monde a sympathisé. Que du bonheur une fois de plus.

Nouvelle journée pédagogique : Dom apprend à Flora à reconnaître tous les types de voiles : huniers, perroquets, misaines, focs et autres trinquettes.

7ème journée : 16 juillet Rade de Brest

Nous sommes allés à Landevenec, accompagnés de l'équipage de Tan i rêr, objectif voir le cimetière de bateaux. Tout à la voile s'il vous plait à l'aller. Ceci n'empêche pas notre mousse favorite de ... laver le pont. Merci Flora. Remontée de l'Aulne, visite du cimetière, et retour. De moins en moins de bateaux sortent dans la rade. La fatigue de Brest se ferait-elle sentir ?

3ème époque : Brest - Douarnenez

8ème journée : 17 juillet Brest - Douarn

Départ de bonne heure et de bonne humeur, à l'heure prévue, avec tout l'équipage. Superbe : au milieu des bateaux, Ar Jentilez se sent ben aise, et tout petit en même temps. Le passage des Tas de Pois nous a donné des émotions : tout le monde  voulait s'engager en même temps entre le Grand Tas de Pois et l'Echancré; on boit le champagne pendant que Rozenn s'amuse à dégouter ses collègues au téléphone..

Alors que nous nous engageons dans la passe étroite,

une petite voile latine marseillaise se approche de nous, un féroce jargon occitant nous fait sentir que la pression monte, mais il n'y a pas d'accrochage.

Nous continuons notre navigation dans la rade de Douarnenez. Arrivée à Douarn vers 18 h, après avoir fait le plein de gas-oil à Tréboul. Nous y avons vu des Croates démonter un bateau pour le mettre dans un camion !!! C'est plus facile pour rentrer chez eux !

En arrivant , Christine, Flora et Rozenn ont fait un tour d'annexe pour aller voir les bateaux amarrés à l'extérieur du port. Quelle belle promenade sur l'eau, au milieu des gros bateaux, c'est vraiment impressionnant.

9ème journée : 18 juillet Douarn

Aujourd'hui, réparation de la vergue, qui partait en pilloux ! Opération récupération de lattes de bois au chantier naval près du musée de Port Rhu, puis réparation : nous avons fait une attelle à la vergue. Maintenant, ça tient bien. Pendant ce temps, Rozenn et Flora font le marché : achat de bonnes tomates ... de Douarn, de la bonne tomate qui sent bon et qui a du goût. Sortie tardive après réparation, avec un bon vent. Vu l'heure, les autres bateaux rentraient au port, nous avions donc toute la baie pour nous.

De retour au port, nous sommes allés écouter Michel Tonnerre, puis repas cassoulet et ... départ de tout le monde sauf Rozenn et Flora qui assurent l'intérim. Le soir, un superbe spectacle nous a été offert, aussi bien à terre que sur l'eau, où de drôles de bestioles (bibendums et dirigeable blancs) sont passées entre les bateaux.

4ème époque : Douarnenez - Ploumanac'h

10ème journée : 19 juillet Douarn - Le Conquet

Nous avons récupéré Dom, Alain Le Meur et Michel Prat, puis Nicolas et Guillaume. Flora a échangé sa place avec Dany de Ar Jentilez surTan i rêr. Navigation difficile (photo à l'appui) au moteur tout du long pour cause de vent de face. Pendant que certains dorment, d'autres étudient la carte. Dany en a profité pour larguer le pot de chambre à la mer, histoire de s'occuper un peu. Mon Dieu, comment va-t'on faire ? Les fils du téléphone ont chauffé pour que Jean-Paul nous en rapporte un le lendemain.

Au Conquet, Flora nous a rejoints à la nage, pour se raffraîchir un peu. Nicolas et Rozenn ont initié Flora à l'art du contrepet. La nuit fut agitée car le bateau était amarré juste à l'entrée du port.

11ème journée : 20 juillet Le Conquet - Molène

Une drôle de foule se presse sur les quais du Conquet quand nous émergeons, vers 9 heures. La kermesse du bateau de sauvetage de la SNSM bat déjà son plein malgré l'heure matinale. Des bénévoles en canot viennent nous demander de nous joindre à eux au moment de l'apéro, nous sommes navrés de devoir refuser du fait de notre départ vers 11 h. Nicolas, Flora et Rozenn font néammoins un tour à terre : le bureau du port est en vacances, mais pas le curé qui baptise plusieurs enfants pendant la messe en plein air donnée devant l'abri des sauveteurs. Après avoir acheté quelques crèpes, Rozenn manque de s'aplatir au fond de l'annexe en montant dedans, nous ne sommes vraiment pas "fous de la messe". Jean-Paul, Christine, Josiane et Jean nous rejoignent et nous pouvons appareiller pour Molène. Navigation ultra-sympa à la voile, en longeant l'ile de Quéménes, bien connue aujourd'hui pour ses remontées de squelettes. Nico commence à bien prendre le bateau en main, Guillaume s'initie aux vieux gréements.

Arrivée à Molène en milieu d'après-midi, nous pouvons vaquer à  nos occupations diverses et variées, dont le tour de l'ile à pied et le racommodage de pantalon. Le temps était magnifique malgré le vent du nord. Dany regagne le continent par la dernière vedette. Christine,  la star, essaie de passer inaperçue derrière son chapeau et ses lunettes de soleil. Repas du soir sympa : saucisses de Molène.  Nuit quelque peu perturbée par des fêtards essayant de monter (ou de descendre ?) sur un bateau.

12ème journée : 20 juillet Molène - Aber Benoit

Réveillés de bonne heure, nous cherchons (et trouvons) les douches "pipi de chat" du musée. Puis bain de mer pour les uns, promenade pour les autres. Découverte de l'impluvium, système permettant de récupérer l'eau de pluie, que l'on peut ensuite pomper pour remplir des bouteilles (démonstration à l'appui par une sympathique ilienne). Embarquement à quai à 11 h pour rejoindre l'Aber Benoit. Nav sympa, sous voile, pêche. Nous passons par le chenal du Four, puis entre l'Ile Vierge et la côte. Ces hauts fonds sont propices à une bonne pêche : 10 maquereaux et 2 lieux, dont un gros pêché par Josiane, lieu qui, par instinct de survie, s'excite et met l'hameçon dans la main de Josiane. Opération chirurgicale à bord (on ne manque pas d'infirmiers !!!) exécutée par Guillaume et une lame de rasoir "Dominicale" (Traduisez : fournie par notre Dom prévoyant !). Josiane ferme les yeux mais n'en pense pas moins.

Nous avons fait la fête aux poissons pour nous venger en arrivant à l'Aber Benoit. Echange de recettes entre Nicolas et Josiane: Nicolas nous concocte sa recette de maquereau mariné au citron et au lait de coco, Josiane aidée de Christine prépare les filets au vin blanc et à la crème. Un régal !!!

Jean, Josiane et Christine quittent le bord. Nous six, qui restons, décidons d'aller au village de Saint-Pabu boire un coup. Il est 10 h du soir, les volets se ferment sur notre passage (tintin : musique de western !!!) Pas de bol, les troquets sont fermés à cette heure : Saint-Pabu, pas bu du tout, mais Pabu, pas pris !!! retour sec au port, où nous admirons un bateau playmobil avant de rejoindre le bord.

13ème journée : 21 juillet Aber Benoit - Batz

La navigation entre l'Aber Benoit et l'ile de Batz s'est déroulée sans encombre, avec encore une bonne pêche que nous avons consommée le soir même. Pierre-Yves est venu nous accueillir avec son fiston Thomas à bord du bateau de son père. Merci pour cet accueil chaleureux. Nous avons mouillé dans le petit port, très près du bord de la plage et avons béquillé, à côté de Tan I Rêr. Pierre-Yves et sa famille nous ont rejoints pour un apéritif convivial.

L'heure du coucher ayant sonné, nous nous préparons dans la bonne humeur à passer une bonne nuit réparatrice : 

Mais qu'est-ce qui fait rire autant Jean-Paul, quand il gonfle son matelat ?

14ème journée : 22 juillet Batz - Le Diben

Après une bonne nuit très tranquille, nous nous réveillons dans un décor de rêve : calme plat, soleil, bateaux au mouillage, un décor de carte postale. Rozenn profite de ce calme pour une longue baignade entre les bateaux. Super ! Comme l'eau est bonne ! Après une bon petit déjeuner nous permettant d'attendre que la mer monte, nous quittons ce petit port pour une place plus proche de la jetée d'arrivée des vedettes. Petite rencontre avec les Prat qui viennent passer la journée sur l'ile, puis rendez-vous avec Pierre-Yves et sa famille pour un tour de l'ile commenté. Après quoi, apéro sympa chez les Decosse, dans le jardin, à l'ombre du parasol. Eh oui, ça cogne à l'abri du vent.

Retour au bateau, où nous prenons notre repas. La mer descend, et le temps de prendre un ris dans la voile, il n'y a plus assez d'eau pour partir. Qu'à cela ne tienne !!! Nous sommes quelque part bien heureux de rallonger notre périple. Certains d'entre nous s'organisent en fonction de leurs obligations, les autres savourent cet incident bienvenu. Nous décidons d'attendre 18 h 30 pour rejoindre le Diben et vaquons à nos occupations : contrôle de l'état de la mer pour nos chefs de bord, courses complémentaires...

Nous avons pris la mer comme prévu à 18 h 30 et sommes quelque part bien contents de ne pas être partis plus tôt dans l'objectif de regagner Ploum' ce soir-là : en effet, la mer est bien formée, il y a du clapot, du vent et on s'en prend plein la figure. Pas de pêche possible dans ces conditions. Notre arrivée au Diben vers 21 h est bienvenue et nous nous amarrons à couple d'un chalutier. Quelle belle crique que celle du Diben !

15ème journée : 23 juillet Le Diben - Ploumanac'h

Nuit calme, réveil au son des chalutiers qui prennent la mer, et nous voilà repartis pour notre dernière étape. Vent sympatoche, ayant tourné sud-est (oui, oui, Nico, sud-est !) qui nous permet de faire route à bonne allure et de pêcher, encore et encore : score battu sur toute la traversée : 40 maquereaux, que nous partagerons ce soir avant de nous quitter. Ce bon vent nous mène jusqu'au travers des Triagoz, où les courants et le vent s'en mêlent pour nous freiner un max. Tant pis, ou tant mieux, la pêche continue : venez à nous les petits poissons !

A midi pile, Dom a procédé au baptême de notre mousse Flora. Nous n'avons ni riz, ni farine, mais ... du café soluble. C'est bien la première fois qu'on baptise au café soluble. Jean-paul a pu lui chanter : Couleur Café, que j'aime ta couleur café ! Et l'odeur de café avec, s'il vous plait !

                                 

Arrivés dans le chenal du port de Ploum', nous n'avons d'autre choix que de béquiller en attendant la marée. Il est temps pour nous de nous séparer, un peu rapidement du fait des obligations individuelles, partant chacun avec un petit sac souvenir de maquereaux, qui prolongera notre bonheur d'avoir navigué tout ce temps ensemble sur Ar Jentilez. Il nous a mené du début à la fin, sans problème, nous avons pu compter sur lui comme d'hab et ça a été un vrai plaisir que de pouvoir, comme toujours, partager de si bons moments avec lui et tous les copains.

                                                         

A quand la prochaine saga ? 2007 : les 20 ans de la Cancalaise, 2008 : Brest-Douarn, et 2009 ? Vous le saurez en suivant la saga de l'été sur le blog de Ar Jentilez !!!