Naufrages de bateaux goémoniers aux Sept Iles

Les statiques complètes de naufrages sur 12 années entre 1888 et 1909, publiées dans la "Revue maritime et coloniale" nous montrent quelques naufrages de bateaux goémoniers et de pêche dans les parages des Sept Iles.

Le 24 février 1888, en baie de Perros, sous la pointe de Castel-Perros, par un vent de N-N-E de la neige et des grains Violent, le bateau à deux mâts, non ponté, de 7 Tx, Eléonore-Marie, allant, sur lest, de Perros à Trelevern, a chaviré et sombré dans un grain de neige. L'accident s'est produit trop loin de terre pour que  des embarcations fussent envoyées au secours de l'équipage. L'état du temps ne le permettait pas et, d'ailleurs, les secours seraient arrivés trop tard. L'équipage de deux hommes et le passager du bord ont péris dans le naufrage.

Entre le 21 et le 22 mars 1889, le bateau de pêche non ponté, âgé de quatre ans, l'Espérance, jaugeant 6 Tx, faisant route, sur lest, de Jersey à Trelevern, par forte brise,  s'est perdu corps et bien  son équipage de deux personnes et ses trois passagers ont disparu.

Le naufragé, par Loouis Garneray

Le 3 octobre 1890, par beau temps calme, le sloop jaugeant 7 Tx Etoile des mers, du quartier de Tréguier, parti de Port-Blanc vers les lieux de pêche, s'échoua avec avaries sur un rocher prés de l'ile Malban. L'équipage de quatre personnes a été sauvé.

Le sloop a été renfloué à l'aide de quatre autres bateaux et de 24 hommes.   

Le 9 mars 1894, Le bateau non ponté, l'Aimée du quartier de Lannion armé au goémon à Perros, âgé de 21 ans, jaugeant 5 Tx, par vent de S SO et mer houleuse, a été jeté sur les rochers de l'ile Bonnot par le ressac  de la houle et a coulé par suite d'une voie d'eau. L'équipage de six hommes n'a pas couru de danger.

Le 21 février 1904, par mer grosse, le bateau non ponté de Perros, le Clarté, jaugeant 7,05 Tx, âgé de 5 ans, s'est échoué avec bris au N, N-E de l'ile aux Moines, l'équipage de 6 hommes a été sauvé par le Saint-Louis patron Ficanos .

Le 29 octobre 1905, le lougre Revanche de 1,32 Tx âgé de 32 ans, armé à la petite pêche, parti de Perros par forte brise et mer grosse s'est échoué avec bris sur l'ile Tomé le patron seul à bord a été ramené par le canot de sauvetage.

Le 15 novembre 1905, le lougre Saint-Louis de 7 Tx armé au goémon, âgé de 6 ans, s'est échoué avec bris sur l'ile Tomé, par un temps à grain et une mer très grosse  L'échouement a été causé par un grain très fort. L'équipage de 5 hommes a été sauvé par le canot du gardien de l'ile qu'il montait lui-même.

Le 6 mars 1908, par grains violents de l'O au NO, le bateau non ponté, Saint-Ervoan, jaugeant 7,16 Tx âgé de 8 ans, armé au goémon parti de Port Lépine vers les lieux de pêche  s'est perdu corps et biens dans le chenal des Sept Iles. Les quatre hommes d'équipage ont péri dans le naufrage.

Dessin de Le Senechal

Ces récits de naufrages donnent de multiples renseignements sur la taille du bateau, sur l'équipage et sur les parages fréquentés.

L'approche statistique réalisée à l'époque montre que les naufrage de vapeurs sont plus nombreux de les naufrages de voilier, les vapeurs naviguent toute l'année, quelque soit le temps avec des objectifs de rendement important, les moyens de navigation à l'estime sont les mêmes. En Bretagne nord les caboteurs et borneurs payent un tribut plus lourd que les pêcheurs. 

     Pierre-Yves

Ar jentilez navigue par temps calme, d'avril à octobre.